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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 23:50
725a le métro au Pirée
 
Dans le programme initial de ce voyage, Italie et Grèce puis remontée jusqu’au Cap Nord et retour en France en un an environ, il n’y avait ni Sicile, ni Crète. Et puis, depuis que nous avons vu qu’il nous fallait plus de cinq mois pour la seule ville de Rome et de ses environs immédiats, nous avons cessé de définir des durées et nous sommes allés en Sicile. Trois mois. Au total, quatorze mois rien que pour l’Italie. Et puisque nous sommes en Grèce depuis décembre, alors nous comptons bien visiter la Crète. Selon le programme théorique que j’ai calculé, il nous faut un minimum de 30 jours et comme, pour des raisons que je développerai en leur temps, il faut absolument que nous soyons dans l’île de Tinos le 14 août au soir, mieux vaut partir le plus tôt possible, afin d’avoir un tout petit peu de souplesse. Samedi 9, dimanche 10, toutes les agences d’Athènes sont fermées. Dimanche, nous prenons donc le métro pour le port du Pirée. Peut-être aurons-nous un billet pour demain à 11 heures.
 
725b1 ferry Knossos Palace des Minoan Lines
 
725b2 ferry Knossos Palace des Minoan Lines
 
Hélas non, le lundi il n’y a pas de ferry de jour, mais par chance il reste encore une place pour notre camping-car dans celui qui part à 22 heures et arrive à Héraklion à 6h30. Nous prenons notre billet et, dans la foulée, celui de Tinos et quelques autres Cyclades, car si nous attendons d’être de retour au Pirée en août il est absolument certain que nous n’aurons pas de place. Lundi 11, nous faisons nos courses, nous nous préparons, et nous rendons au Pirée. C’est le Knossos Palace qui nous transportera, mais nous devons laisser charger auparavant tous ces géants de la route, ces innombrables semi-remorques obligés de s’embarquer (comme nous-mêmes) en marche arrière, certains tracteurs abandonnant leur remorque et ressortant, d’autres restant attelés.
 
725c vers la Crète, en s'éloignant du port du Pirée
 
Et voilà, nous avons largué les amarres et, sur le pont, nous regardons le Pirée s’éloigner dans la nuit. Nous restons là un moment avant d’aller faire un tour de reconnaissance du navire.
 
725d dîner à bord du Knossos Palace
 
Cela fait, nous allons voir du côté du restaurant, où nous sommes étonnés de constater que les prix, pour un service sur nappe en tissu dans une ambiance soignée, sont les mêmes que dans une taverne du continent. Du coup, nous décidons de dîner là. Et nous prenons, en guise d’initiation à la grande île, une demi-bouteille de vin crétois.
 
Après un bon repas, nous partons à la recherche de places assises. En effet, nous n’avons pas pris de cabine, pour deux raisons. La première, c’est que cela triple le prix du billet. Et la deuxième, c’est que nous avons l’habitude de nous coucher tard et que nous sommes incapables de dormir tôt, avant au moins 1h du matin. Pour être prêts à débarquer à 6h30, après douche et petit déjeuner, nous ne pouvons pas nous lever après 5h du matin. Ce qui fait cher l’heure de sommeil. Nous aimerions une place près d’une prise de courant pour nos ordinateurs, mais tout est pris. Nous ne trouvons même pas à nous asseoir, parce que chacune des rangées de quatre sièges est occupée par une seule personne allongée. Nous faisons tous les salons, c’est pareil. Dans les couloirs, sur les paliers, sous les escaliers, partout des gens sont allongés, roulés dans des couvertures (pourtant il est loin de faire froid). Sur le dos, bouche ouverte et ronflant, ou tendrement enlacés comme seuls dans leur chambre, ou déshabillés en pyjama, voire en slip de ville, dans le relâchement et l’inconscience du sommeil laissant échapper des sonorités par tous les bouts de leurs corps, et même pour une femme la chemise retroussée plus haut que ne l’autorisent les conventions de la pudeur, tous ces gens offrent un spectacle pour nous inattendu et bien peu élégant. Décidément, l’humanité endormie n’est pas bien belle à voir. Je ne regrette pas de ne pas me montrer ainsi en public. Mais tout cela ne nous donne pas de place. Nous voyant errer avec chacun notre valisette d’ordinateur et un sac contenant de la lecture et quelques objets que nous n’avons pas laissés dans le camping-car, un homme d’équipage nous demande ce que nous cherchons. Quand nous lui disons que nous n’avons pas trouvé de place, il va réveiller un jeune homme étendu sur quatre sièges. Je suis un peu gêné, je n’ai pas demandé cela, mais enfin ce jeune homme, lui, n’était pas gêné de prendre la place des autres. De toute façon, pas de problème, il va réveiller sa femme ou sa copine, sur les quatre sièges juste devant, elle se lève, s’étend par terre sur la moquette au pied des sièges et lui prend sa place sur les sièges.
 
Et ainsi, lisant, sommeillant vaguement, tapotant nos claviers dans la limite de nos batteries, nous passons la nuit. Au matin, malgré une traversée de huit heures et demie, le ferry s’amarre à Héraklion à l’heure exacte, à la minute près. Nous débarquons et tentons de trouver un camping pour nous poser, nous doucher, dormir un peu. Nous partons vers l’est le long de la côte. Impossible de trouver, et aussi tôt il n’y a personne pour nous renseigner. Nous apprendrons plus tard que sous prétexte que les panneaux distraient les automobilistes, la municipalité a enlevé tous les fléchages privés. Et nous traversons plusieurs villages bordés des deux côtés de la route de boutiques vendant des fourrures. Les enseignes et publicités exclusivement rédigées en russe en disent long sur le type de clientèle privilégiée de ces lieux. Finalement, nous retournons vers Héraklion et, à la sortie ouest de la ville, trouvons un parking calme, gardé, bon marché où nous nous installons. 130 kilomètres et du temps pour rien. Après tout, nous avons à bord une douche et tout le nécessaire. Quelques brèves heures de sommeil ce mardi 12 et nous partons vers Fodele. Mais cela, ce sera pour mon prochain article.
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