Aujourd’hui nous sommes montés au Vésuve. Les vulcanologues affirment que le Vésuve est encore en activité. Les dernières éruptions du Vésuve datent de 1717, 1766, 1794, 1822, 1861, 1906 et 1944. Ne prenez ni papier, ni crayon, je l’ai fait pour vous, cela signifie des intervalles de 49, 56, 39, 45 et 38 ans, soit une moyenne de 45,4 années. Or la dernière date de 65 ans… Mais tout au long de la promenade, nous avons vu que le monstre est truffé d’instruments de mesure qui avertiront quand il faudra évacuer.
Le bus pris sur la place, juste devant notre camping, nous mène à une altitude un peu inférieure à 1000 mètres. Puis nous pénétrons dans le parc national. À l’entrée, on nous propose un bâton taillé dans une branche droite et rigide, écorcée en haut pour ne pas irriter la main (gratuitement, un pourboire étant seulement suggéré lors du retour). Puis nous grimpons par un chemin bien tracé, bien protégé par une petite barrière lorsque l’on est le long d’un à-pic. La vue vers l’intérieur du cratère est grandiose et impressionnante.
1281 mètres de hauteur alors que l’on est tout près de la mer, 330 mètres de profondeur vers le creux du cône, 550 mètres en moyenne de diamètre du cratère, c’est vraiment un géant impressionnant. On voit ici comment le volcan a recraché sa lave. La chambre magmatique, qui est le réservoir de lave susceptible de se déverser en X fois, fait 8 kilomètres de profondeur et s’étend sur 400 kilomètres carrés. Rien qu’en 1944, qui n’a pas été la plus forte éruption, loin de là, ce sont 21 millions de mètres cubes de lave qui se sont déversés.
La promenade permet de voir quelques roches intéressantes. Certes, comme d’ailleurs en Auvergne, il y a des quartz, des améthystes, etc., mais il faut être capable de les reconnaître de l’extérieur, avoir un marteau pour briser ces pierres d’aspect vulgaire, et aussi avoir la chance de tomber dessus. Mais les spécialistes ont dénombré 230 minéraux différents, ils ont aussi recensé 150 espèces d’oiseaux dont certains migrateurs, 30 de mammifères, 10 de reptiles, 2 d’amphibies, ainsi que 906 espèces de végétaux. J’arrête là mais j’espère que vous avez suivi, je risque de faire une interro écrite.
Pour preuve que le volcan est encore en activité même s’il ne crache pas actuellement de laves ni de cendres, ce sont ces fumerolles à forte odeur de soufre qui s’échappent en permanence.
Arrivés au sommet du cône nous ne pouvons continuer et en faire le tour, c’est interdit. Mais il fait chaud, l’ascension a été facile mais un peu longue, il y a là une buvette qui propose le réputé vin cultivé sur les côtes du Vésuve dans ce terroir volcanique très particulier, le fameux Lacryma Christi, pour seulement 1,50 Euro le verre. Seul inconvénient, le verre… est en plastique. Boire du bon vin dans un gobelet en plastique, c’est décevant. Bah, on ferme les yeux et on déguste. Et puis il y a des tables et des bancs, nous déballons les victuailles que j’ai transportées dans mon sac à dos et nous cassons une petite croûte dans un décor somptueux, seulement obligés de fermer les yeux quand on saisit le gobelet.
Quand on se tourne vers la gauche, on voit Sorrento et sa presqu’île qui limite le golfe de ce côté, et au fond, là-bas, c’est l’île de Capri. De l’autre côté de cette presqu’île, c’est ce que l’on appelle la Côte Amalfitaine, avec Positano, Amalfi, Ravello…
De l’autre côté, la baie se referme avec Herculanum, puis Naples. Et la grande île montagneuse d’Ischia. L’horizon est vaste et dégagé, le ciel est pur (nous avons guetté depuis le début de la semaine les informations météorologiques du site du volcan pour avoir non seulement un beau temps mais un ciel sans nuages pour jouir d’une large vue). Nous nous en mettons plein les yeux. Mais avouerai-je que cet impressionnant cratère, ses fumerolles, ses laves refroidies m’ont encore plus enthousiasmé que le paysage vers l’horizon ?