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30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 23:55

Le musée archéologique de Paros présente les trouvailles des fouilles réalisées sur l’île de Paros, mais aussi sur les îles voisines d’Antiparos et de Despotiko, que nous avons visitées et qui seront le sujet de mes deux prochains articles. Alors, parler de ce musée avant ou après? Bah, c’est peut-être illogique, mais j’ai choisi d’en parler à propos de Paros puisqu’il se trouve sur cette île.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Nous commençons par la cour du musée, où sont exposés divers lourds objets sans explication, comme c’est souvent l’usage pour ce qui n’a pas trouvé place à l’intérieur. Mais ici on comprend que cela vient du tout proche cimetière, et correspond aux époques successives où l’on pratiquait la crémation, puis l’ensevelissement du corps dans un sarcophage.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

De même, je ne dispose d’aucune information sur ce beau lion de mosaïque. Peut-être provient-il de l’une de ces maisons hellénistiques que nous avons vues en nous promenant dans Paroikia?

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Les salles de ce musée ne sont pas en enfilade, chacune donne sur la cour, et l’on doit ressortir de l’une pour aller vers la suivante, ce qui a le grand avantage de nettement séparer ce qui est classé par thème. Mais dans le cadre de mon blog je vais plutôt suivre un ordre grosso modo chronologique, commençant ici par ces objets de terre cuite datant du haut-cycladique, 3200-2400 avant Jésus-Christ. Pour ces deux objets, mais aussi pour tous ceux qui sont dans la même vitrine, l’étiquette dit qu’ils proviennent de Paros et de Despotiko: alors, ces deux-là, de Paros ou de Despotiko?

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

De même, pour ces deux statuettes clairement cycladiques, elles sont à dater dans la fourchette 3200-2400, mais il n’est pas précisé si c’est de Paros ou de Despotiko.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Faisons un grand bond dans le temps, pour nous retrouver à la fin de la civilisation mycénienne, entre 1300 et 1150 avant Jésus-Christ. Il est probable que cette plaque de terre cuite fait allusion à un épisode de la mythologie ou de l’épopée, mais ce que l’on voit de ces deux personnages ne permet pas d’identifier la scène.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Après les quelques siècles qui ont suivi la civilisation mycénienne et qui ne nous ont pas légué grand-chose, nous arrivons à l’époque archaïque, avec ce kouros ionien d’Anatolie. C’est en effet en Asie Mineure, autrement dit en Anatolie, que s’est développée cette grande civilisation ionienne qui a essaimé ensuite en diverses îles de la mer Égée et sur le continent (Athènes en est issue).

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Autre kouros archaïque, celui-ci a été daté de 580 avant Jésus-Christ. Et l’on signale qu’il porte un ηράκλειον άμμα. Parfait. Mais la traduction anglaise, à l’attention des touristes non grecs, dit “Head of an archaic kouros with ‘herakleion amma’. Circa 580 B.C.”, moyennant quoi je pense que le touriste qui n’a pas étudié le grec n’est guère avancé. Et j’ai beau avoir étudié le grec, l’avoir enseigné, et toujours avoir continué à en lire un peu de temps en temps, c’est vraiment le hasard et une chance que je me rappelle le sens du mot άμμα que je n’ai que très rarement rencontré dans les textes, et la dernière fois il y a une éternité. Bref, il désigne un nœud, une attache nouée. Il s’agit donc d’un “nœud d’Héraklès”, un nœud à la façon d’Héraklès. Et pour en deviner le sens, on n’est guère aidé par ce que l’on voit, parce que la statue est placée devant la fenêtre et que l’on ne peut pas en faire le tour. C’est bien parce que je me suis rappelé le sens de ce mot que j’ai cherché à le voir, ce fameux nœud, et j’ai dû aller dans la cour et le photographier par la fenêtre, qui heureusement était ouverte.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Elle est du sixième siècle avant Jésus-Christ, cette belle korè en chiton plissé serré à la taille par une ceinture que l’on aperçoit dans son dos, et revêtue d’un court himation sur lequel elle laisse flotter ses cheveux. On nous dit qu’elle provient de Naousa.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Encore un kouros archaïque, du dernier quart du sixième siècle avant Jésus-Christ. Le musée appelle notre attention sur la qualité de la sculpture: “Sa riche chevelure lui tombe dans le dos, et l’on peut distinguer, sculptés de main de maître, les muscles de la poitrine, du dos et des fesses”. C’est une belle sculpture, c’est vrai (et c’est pourquoi je la publie ici), mais je ne la trouve pas plus remarquable que la korè précédente, sur laquelle le musée ne dit rien, sinon une description non commentée de son vêtement.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Malgré son visage destiné à inspirer la terreur, j’aime beaucoup cette Méduse. On se rappelle l’histoire des trois Gorgones, ces sœurs dont deux sont immortelles, et la troisième, Méduse, est mortelle, mais son regard est capable de transformer en pierre le malheureux qui la regarde en face. Quand on emploie le nom de Gorgone au singulier, c’est Méduse qui est ainsi désignée. Avec ses ailes d’or elle pouvait voler. C’est Athéna qui avait demandé à Persée de tuer Méduse. Pour plus de sécurité, il est allé la voir pendant qu’elle dormait, et de toutes façons il tenait devant lui, face à elle, son bouclier dont le poli servait de miroir, pour que le regard de Méduse la pétrifie elle-même. Or Poséidon, le seul des dieux à ne pas avoir été épouvanté par elle, s’était uni à elle, aussi lorsque Persée lui tranche la tête, de son cou sortent les fruits de cette union, à savoir Pégase, le cheval ailé, et Chrysaor, le géant né en brandissant une épée d’or. Récupérant la tête, Athéna l’a fixée sur le devant de sa cuirasse (parfois on la représente au centre de son bouclier), ainsi la déesse avait-elle le pouvoir de pétrifier celui qui osait lui faire face, grâce au regard de Méduse. Cette tête est appelée le Gorgoneion.

 

Puisqu’elle devait susciter l’épouvante, la Gorgone avait des yeux globuleux, de longues dents comme des défenses de sanglier et sa langue pendait de sa bouche ouverte. En guise de chevelure, elle avait des serpents sur la tête, ou parfois si l’on représentait sa chevelure normale comme sur la sculpture que nous voyons dans ce musée, elle portait un serpent dans ses mains. Ici, elle lui tient la tête de la main gauche, tandis que le corps du serpent est noué sur sa taille, lui servant de ceinture.

 

Cette magnifique statue a été trouvée à Paroikia, à quelques mètres seulement du musée archéologique. Datant du milieu du sixième siècle avant Jésus-Christ, elle est la toute première représentation que l’on ait de Gorgone sous forme de statue. Elle est donc d’époque archaïque, et sa coiffure est soignée. C’est plus tard que la légende a évolué: Méduse était une ravissante jeune fille, et en s’unissant à elle Poséidon était un chanceux. Mais le couple a osé faire cela dans un temple d’Athéna, la prude vierge, qui s’est vengée en défigurant Méduse et en lui changeant les cheveux en serpents.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

D’époque archaïque aussi, cette statuette dédalique du septième siècle avant Jésus-Christ (680-660) est généralement considérée comme la première statue de culte du sanctuaire. Dédalique? Le terme désigne un art venu d’Anatolie et influencé, au septième siècle, par le style égyptien, rigide et hiératique. À la différence du style archaïque de cette même époque, il donne une vraie personnalité et une expression au visage, bien dégagé entre les cheveux qui l’entourent. Le musée propose le dessin de ma seconde photo (par K. Mavragani), comme reconstitution de la statuette entière. Le fragment que nous avons mesurant vingt-cinq centimètres, la reconstitution propose une hauteur totale de soixante-quatre centimètres.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

C’est probablement à Rhodes qu’a été fabriquée cette amusante statuette trouvée dans l’île de Despotiko et qui date du septième ou du sixième siècle avant Jésus-Christ.  Cet homme (ou cette femme?) est agenouillé devant une jarre, appelée pithos.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Ces deux images appartiennent à la même amphore d’époque géométrique, huitième siècle avant Jésus-Christ. La première, sur le ventre de l’amphore, montre un homme mort, étendu sur le sol, tandis qu’au-dessus de lui un compagnon continue le combat, protégé par son grand bouclier et tirant des flèches sur l’ennemi qui, lui, tient une fronde à la main. Sur le col de l’amphore (ma seconde photo), on voit la prothésis, c’est-à-dire l’exposition du corps du défunt pour la cérémonie funèbre, et un homme en train d’extraire du cadavre la lance qui l’a tué, et derrière lui ainsi que dans le registre inférieur des pleureuses accompagnent leurs larmes et leurs chants de gestes de déploration.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Ce coq provenant de Despotiko, septième ou sixième siècle avant Jésus-Christ, a été réalisé dans un atelier corinthien. Les lécythes comme celui-ci, en forme d’animaux, sont plutôt rares.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Comme le coq que l’on vient de voir, ces récipients de terre cuite sont datés du septième ou du sixième siècle et proviennent d’un atelier de Corinthe. Il est fréquent à cette époque de trouver dans toutes les Cyclades et au-delà ce genre de productions standardisées que Corinthe fabriquait en série.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

La date, ici, est plus précise: sixième siècle avant Jésus-Christ, mais l’origine balance entre Corinthe et Rhodes. On voit sur la base (gauche de la première de ces deux photos) qu’il y a des trous destinés à suspendre cet objet. Or comme il s’agit d’un vase en forme de phallus, cela signifie qu’il avait été placé dans le temple d’une divinité pour lui demander la guérison d’une maladie, d’une stérilité ou d’une impuissance, à moins que ce ne soit pour la remercier de la guérison obtenue. La pratique de l’ex-voto se perpétue d’ailleurs aujourd’hui dans les églises chrétiennes, même si la pudeur fait éviter de placer ce genre d’objet.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Ces tessons de vases en céramique portent des graffiti. On lit sur l’un ΛΛΟ, et sur l’autre ΑΡΤΗΜΕ (LLO et ARTÊME). Comme ils ont été trouvés à Despotiko et que cette île était consacrée aux jumeaux divins Apollon et Artémis, nul doute qu’il faut y lire leurs noms. Pour le premier, c’est clairement la fin du nom. Pour le second, il faut faire un petit tour du côté de la phonétique. Le H (êta) se prononce I en grec moderne, et dans les classes les professeurs font prononcer le grec ancien comme le grec moderne. J’en ai rencontré plusieurs, et tous m’ont dit que c’était une aberration de penser que le grec ancien ne se prononçait pas comme le grec moderne, qu’en France, Allemagne, Angleterre, etc., où l’on prononce autrement on est totalement dans l’erreur. Or l’étymologie indo-européenne, l’étude de la poésie, entre autres méthodes, montrent que cette lettre se prononçait Ê (un è long ouvert, ce qui le distinguait du E (epsilon, qui est un é bref fermé). La faute d’orthographe, fréquente dans les graffiti, qui consiste à écrire un epsilon à la place d’un êta, ou un êta à la place d’un epsilon (comme c’est le cas ici) est impossible si le êta se prononce I et l’epsilon E. Nous avons donc ici une preuve de plus que ce sont les professeurs grecs qui sont dans l’erreur. Précisons cependant que je n’ai parlé qu’à des professeurs de niveau collège et lycée, pas à des professeurs d’université, pas à des chercheurs en linguistique.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Cette petite table en marbre a été trouvée à Délion lors des fouilles du sanctuaire d’Apollon et Artémis, et elle a été datée de la fin du sixième siècle ou du cinquième siècle avant Jésus-Christ.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

J’ai eu l’occasion de parler d’Archiloque (712-664 avant Jésus-Christ selon certains sites dont Wikipédia, mais André Bonnard, qui est un grand helléniste, traducteur et commentateur d’Archiloque, dit que l’on ne sait rien de sûr, il le situe à des dates indéterminées entre le milieu du septième siècle et le milieu du sixième), le grand poète lyrique qui est né et a vécu à Paros. Après sa mort dans l’île de Naxos, que la tradition place lors d’une guerre entre cette île et Paros, sa dépouille aurait été rapportée dans sa patrie et, près de sa tombe, on a construit un archilocheion, un monument en son honneur et à sa mémoire. Nombre des pierres de ce monument ont servi de matériau de construction pour la basilique paléochrétienne puis les “Trois Églises” dont je parle dans mon article Paros: promenades dans l’île. La stèle que je montre ici, et qui date des alentours de 500 avant Jésus-Christ, provient de ce monument; on y voit Archiloque étendu sur un lit, sa femme assise à gauche, et un jeune serviteur à droite, qui lui offre du vin. Au mur, on voit les armes et la lyre du poète mercenaire.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Quoique sa tête, ses bras et ses ailes aient été brisés et perdus, une Nikè –une Victoire– a pu être identifiée dans cette belle sculpture de Paros trouvée aux environs du château vénitien de Paroikia. Elle date de 480 avant Jésus-Christ, et c’est l’un des éléments qui font penser qu’elle était destinée à célébrer la victoire de Paros sur Athènes.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Ce disque de marbre a été daté du milieu du cinquième siècle avant Jésus-Christ. Parce qu’il représente un discobole et qu’il a été trouvé sur le couvercle d’une urne funéraire, on peut supposer que cette urne contenait les cendres d’un athlète victorieux au lancer du disque. La peinture rouge qui a servi à représenter le sportif est encore bien visible, mais de sa chevelure représentée en or il restait encore quelques traces lors de sa découverte, qui ont complètement disparu aujourd’hui. Et comme le disque est invisible, les archéologues pensent que lui aussi était doré et qu’il a subi le même sort que les cheveux.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

C’est en 1899, en menant les fouilles du temple de Délion, qu’on a trouvé cette grande statue d’Artémis, datant des alentours de 560 avant Jésus-Christ. Toujours et partout, on voit Artémis en courte tunique plissée, avec des bottes souples ou des sandales haut lacées sur la jambe, prête à courir dans les bois à la poursuite du gibier, son arc à la main. Que se passe-t-il soudain, pour qu’on la voie élégamment vêtue d’un long peplos et d’un himation, chaussée de sandales aux épaisses semelles sur lesquelles il serait bien difficile de courir, avec des tresses et une coiffure soigneusement élaborée surmontée d’une coiffe ronde? Peut-être son frère Apollon l’invite-t-il ce soir à dîner au restaurant? Soyons sérieux: si je montre la photo de ses pieds, ce n’est pas seulement pour que l’on remarque ses semelles épaisses, c’est aussi parce que là, sur le socle, est gravée la dédicace de celle qui a offert cette statue à la déesse. C’est Arêis, fille de Teisênor.

 

Pour revenir à ce que je disais tout à l’heure au sujet de la prononciation de la lettre êta, nul doute qu’à l’époque de cette statue il était prononcé comme un E, et pourtant les auteurs de la notice traduisent “Ariis, fille de Teisinor” alors que je lis ΑΡΗΙΣ ΤΕΙΣΗΝΟΡΟΣ, avec un êta dans chacun des deux noms. Eux ne sont pas professeurs du secondaire, ils sont archéologues. À moins que les archéologues n’aient la responsabilité que du texte grec, et que la traduction soit le fait d’une personne moins titrée…

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Franchissons allègrement les siècles. Nous voici à l’époque de la domination romaine. C’est dans des tombes du deuxième et du troisième siècle de notre ère qu’a été trouvée toute cette verrerie.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Cette sculpture inachevée d’une tête d’homme a été trouvée dans la région de Katapoliani. Le musée la date “époque romaine”, sans plus de précision.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Ici, absolument aucune date n’est donnée. Je ne crois pas trop m’avancer en disant un vague “époque romaine”. Sur ce relief votif, nous voyons une femme en train d’offrir un sacrifice sur un autel. Comme il n’est pas dit où a été trouvé ce relief, je ne peux pas savoir à quel dieu est destiné ce sacrifice.

Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014
Le musée archéologique de Paros. Dimanche 13 avril 2014

Encore deux stèles funéraires pour finir. Toutes deux datent de l’Empire Romain tardif, à une époque où le christianisme commençait à se répandre. Ni croix, ni chrisme sur la première, avec ce petit esclave sous (c’est-à-dire devant) le lit où reposent les deux époux appuyés sur leur coude pour le repas funèbre, tandis que sur la seconde, où la position du couple sur le lit est également celle du repas funèbre, à gauche ce personnage nu qui tient une grappe de raisin dans sa main droite au-dessus de la tête d’un petit animal et plaque sur sa poitrine un pan de sa chlamyde avec sa main gauche n’est autre que le dieu Dionysos.

 

En langue grecque, le musée détaille la description du bas-relief, en anglais il se limite à une description sommaire, mais dans l’une comme dans l’autre langue il se garde de tout commentaire. Or on remarque une inscription au bas de la pierre. Sur ma troisième photo, je la reproduis, en noir et blanc et en forçant le contraste pour la rendre plus lisible. Je vois:

“ἐπαφρόδειτος Νεικώνος ῥοδῆ. Χρήστε χαίρε”. Soit: “adorable buisson de roses fille de Nikon. Salut, Christ!”

Il semblerait donc qu’une ancienne pierre tombale païenne ait été récupérée pour une sépulture chrétienne. Par ailleurs, selon l’évangile de saint Jean, Jésus a déclaré “je suis la vraie vigne”, ce qui permet l’adaptation du décor à une tombe chrétienne, même s’il est curieux de voir ainsi le Christ sous les traits de ce Dionysos nu. Autre hypothèse, puisque le bas-relief représente un couple, le mari païen est mort d’abord, et quand est morte sa femme convertie on a ajouté ce texte qui ne concerne que le “buisson de roses” (ῥοδῆ) qualifié d’ “adorable” (ἐπαφρόδειτος). Je me risque à ces interprétations, mais que mon lecteur soit prudent: ce ne sont que des hypothèses que j’avance à tout hasard…

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