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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 09:35
Aujourd’hui, nous avons effectué trois visites à Athènes. Le stade olympique, le cimetière central et la galerie nationale. Trois sujets très différents. Aussi, quoique sur les deux premiers je sois bref (une fois n’est pas coutume…), je vais les traiter à part, réservant le troisième pour mon prochain article.
 
773a1 Stade olympique d'Athènes
 
773a2 Stade olympique d'Athènes
 
Il faut prendre un billet pour la visite. D’ailleurs, nous voyons ici ou là quelques rares visiteurs perdus dans l’immensité de la structure. Non pas retenus par l’avarice qui voudrait nous faire économiser quelques malheureux Euros, mais ne voyant pas bien l’intérêt de poser nos pieds sur le stade que nous voyons fort bien de la rue et souhaitant économiser bien davantage notre temps que notre argent, nous nous contentons de cette vue de l’extérieur.
 
773a3 Stade olympique d'Athènes, historique
 
      L’affiche sur ce grand panneau nous rappelle qu’Athènes a accueilli les premiers jeux modernes en 1896, et a amplement aggravé son déficit budgétaire en les organisant en 2004. Enfants de CP qui apprenez à faire des additions, ne lisez surtout pas cette affiche, parce que 2011+330 ne font pas 2500 comme le croient ces publicitaires.
 
773a4 Stade olympique d'Athènes, les chiffres
 
Des panneaux rédigés dans de nombreuses langues donnent les chiffres impressionnants concernant ce stade. Sur ma photo, après sa cure d’amaigrissement ce n’est presque plus lisible. Je répète donc ici les principaux.
 
Dimensions 268,31 mètres sur 141 représentant 33 100 mètres carrés
La piste fait en moyenne 400 mètres "En moyenne" parce que c’est moins à la corde et plus à l’extérieur
Les tribunes comportent 47 rangées de sièges, soit 23,819 kilomètres
La capacité maximum est de 60 000 spectateurs sur des gradins de 38 centimètres de haut
En divisant la longueur de gradins par 60 000 j’obtiens 39,7 centimètres par spectateur. Il convient donc d’avoir de petites fesses si l’on ne veut pas réduire la capacité du stade
Pour accéder au dernier rang il faut gravir 107 marches
La construction a nécessité un volume de marbre considérable, soit 29 400 mètres cubes qui représentent 85,1 millions de tonnes
 
773b1 tombe de Théodore Kolokotronis
 
Quittons le stade. Mon plan d’Athènes représente l’entrée du cimetière dans une rue, mais l’entrée principale, là où sont les tombes que nous souhaitons voir, est à l’autre bout de cet immense espace. Cela nous donne l’occasion de voir des tombes de Français ou des monuments intéressants, mais par respect pour les morts qui sont enterrés là, par respect aussi pour leurs familles, je n’en montre pas d’images. Je me limite aux tombes de personnages célèbres dont les tombes ont été publiées dans la presse, et que je ne montre pas comme des curiosités, mais pour les personnages qu’elles abritent. Ci-dessus, c’est celle de Théodore Kolokotroni, dont je ne dirai rien de plus, tant j’ai parlé de lui et de son action pour l’indépendance de la Grèce dans de nombreux articles.
 
773b2 tombe d'Andreas Papandreou
 
Ici est enterré Andreas Papandréou (5 février 1919 – 23 juin 1996). Exilé pendant le régime des colonels, créateur du PASOK (Mouvement Socialiste Panhellénique) à son retour, il a été premier ministre de deux gouvernements successifs de 1981 à 1989, puis de nouveau de 1993 à sa démission pour cause de maladie en janvier 1996. Il décédera cinq mois plus tard, jour pour jour. Il s’agit d’une dynastie de chefs de gouvernement puisque son père a été premier ministre du gouvernement en exil pendant l’occupation nazie, puis très brièvement à deux reprises dans les années 60, et que son fils qui, après avoir été ministre de l’Éducation et ministre des Affaires étrangères, est premier ministre depuis octobre 2009 (en fait, parce que je suis en retard dans la rédaction de mon blog, je peux dire, sans le secours de l’oracle de Delphes, qu’il démissionnera de ses fonctions dans une semaine, le 11 novembre).
 
773b3a Tombe de Melina Mercouri et Jules Dassin
 
773b3b Tombe de Melina Mercouri et Jules Dassin
 
Ici sont enterrés Mélina Mercouri et Jules Dassin. Mélina Mercouri (1920-1994) est fille d’un député, petite-fille d’un maire d’Athènes. Après avoir suivi des cours de comédie à l’Institut Dramatique National d’Athènes, elle tourne dans quelques films et rencontre le réalisateur américain Jules Dassin grâce aux films de qui elle devient célèbre. Notamment, elle obtient le pris d’interprétation féminine à Cannes pour son interprétation dans Jamais le dimanche. Elle épouse Jules Dassin en 1966. Arrivent les colonels. Le couple, engagé à gauche, doit partir en exil et s’installe en France. Mélina Mercouri est déchue de ses droits civiques grecs. Dans son exil, elle milite avec détermination et énergie contre la dictature des colonels. Quand, après leur chute en 1974, elle rentre en Grèce et retrouve ses droits, elle est élue députée du PASOK au Pirée en 1978, et est nommée ministre de la culture de 1981 à 1989, et le redeviendra en 1993. Son action dans ces fonctions a été aussi énergique que dans sa lutte politique (dans mon article du 13 juillet, à propos de son action à Fodele en Crète, j’ai évoqué son "bébé" –les capitales européennes de la culture–, et sa lutte pour le retour des frises du Parthénon détenues par le British Museum). Elle mourra en fonction, le 6 mars 1994.
 
Parlant de son mari, je vais être amené à me répéter puisque leurs vies sont mêlées. Jules Dassin (1911-2008), fils d’un coiffeur ukrainien d’Odessa émigré lors de la révolution bolchevique, est un acteur américain, également réalisateur à Hollywood, en France, en Grèce (Du rififi chez les hommes, Jamais le dimanche). Il est tombé amoureux de son actrice fétiche, Mélina Mercouri qu’il a fait jouer dans huit de ses films (j’ai évoqué le film Celui qui doit mourir lors de notre visite de Kritsa en Crète, dans mon blog daté du 4 août 2011) et qu’il a épousée en 1966. Engagement politique, exil en France, retour en Grèce, autres films… De son premier mariage, il est le père du chanteur Joe Dassin.
 
773c1 Tombe de Heinrich Schliemann
 
773c2 Tombe de Heinrich Schliemann
 
773c3 sur la tombe de Heinrich Schliemann
 
La tombe que nous étions venus voir est celle de Heinrich Schliemann (1822-1890), où il est enterré avec sa femme Sophia. De famille pauvre, ce jeune Allemand est employé vendeur dans un commerce de harengs. Il décide de s’expatrier mais le bateau fait naufrage au large des Pays-Bas. Rescapé, il trouve un emploi à Amsterdam, réussit, est envoyé en Russie par son entreprise, s’y met à son compte, s’enrichit avec un commerce d’or, avec des ventes d’armes pendant la Guerre de Crimée. Devenu extrêmement riche, il vient étudier à la Sorbonne l’archéologie et apprend plusieurs langues, dont le grec ancien et des langues orientales. Lisant Homère dans le texte, dans l’Iliade il note soigneusement les détails géographiques de la Guerre de Troie et, les comparant avec la carte de Turquie, est convaincu d’avoir localisé Troie, que la plupart des spécialistes supposaient légendaire. En Turquie, il épouse en 1860 une jeune Grecque, Sophia Egkastromenou. À ses frais, sur un terrain appartenant au consul de France, il entreprend des fouilles en 1870. Et il découvre effectivement Troie. Je passe sur ses graves démêlés avec le gouvernement ottoman. Plus tard, dans le Péloponnèse, il réédite ses exploits en découvrant le site de Mycènes (1874) et celui de Tirynthe (1884). En novembre 1890, il subit une opération de l’oreille interne. Au bout de quatre semaines, alors que le médecin juge prudent de le garder à la clinique, Schliemann décide de partir quand même en direction d’Athènes, en route il visite Pompéi le 24 décembre, le 26 il meurt à Naples des suites de l’opération. Sa richesse et ses découvertes sont l’explication d’une si monumentale sépulture en forme de petit temple grec. Tout autour court une frise dont je montre trois fragments (tous sont dans la même pierre, mais la différence de couleur tient à l’exposition, le soleil de l’après-midi dorant la pierre du côté ouest. Sur la photo du haut, on voit Heinrich et Sophia sur un chantier de fouilles, et les ouvriers au travail. Les deux autres photos représentent des scènes antiques (transport, guerre, autel).
 
Finalement, je constate que je n’ai pas été aussi bref que je le pensais en commençant cet article.
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