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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 23:20

Hier soir nous sommes allés pour la nuit à Tivoli, parce que nous souhaitions aujourd’hui voir la Villa Gregoriana, sa grande cascade de la rivière Aniene, sa grotte de la Sirène, sa cascade de la grotte de Neptune, son temple de Vesta du deuxième siècle avant Jésus-Christ…

 

Seulement voilà : la Villa Gregoriana avait réduit ses horaires à la seule matinée à la mi-octobre, et elle est complètement fermée de décembre à avril. Je sais bien que nous ne progressons pas vite dans notre voyage, mais en avril nous aurons sans doute quand même quitté Rome ! Par conséquent, puisque nous sommes à Tivoli, nous allons passer la journée à nous promener en ville.

 

 

Il est difficile de ne pas évoquer ce château massif qui trône à l’orée de la vieille ville, tout près de l’esplanade qui honore Garibaldi. C’est une forteresse bâtie sur la colline appelée Rocca Pia dans la seconde moitié du quinzième siècle, par le pape Pie II.

 

 

Juste derrière, on peut accéder à l’amphithéâtre du deuxième siècle de notre ère. Il n’en reste presque rien, les murs sont détruits à cinquante centimètres du sol, et parce que, je suppose, il sert à des représentations ou des concerts, il est envahi de sièges en plastique empilés qui font très peu "époque". Je préfère, dans ces conditions, ne pas publier les quelques photos inintéressantes que j’en ai faites. En revanche, ces ruines ont été pour moi une illustration de la méthode de construction que les Romains appelaient opus reticulatum, ce que l’on traduit en français par appareil réticulé. On voit ci-dessus que le mur est construit avec des pierres irrégulières tenues par du ciment (partie supérieure de la photo), mais en façade, pour être plus décoratif, on dispose en losange des briques cubiques.

 

 

J’ignore si la municipalité de Tivoli est de droite ou de gauche, et donc j’ignore si c’est elle qui a placé la plaque ci-dessus, si elle l’a vue apparaître avec satisfaction, ou si elle n’a pu s’opposer à sa mise en place sur une façade privée. La ville semblerait à première vue assez bourgeoise, mais il y a beaucoup de quartiers anciens mal entretenus où apparemment les loyers doivent être modérés, accueillant des populations modestes peut-être plus favorables à la gauche. Quoi qu’il en soit, le texte n’y va pas avec le dos de la cuiller. Pour le cas où il serait peu lisible en petit sur le blog, ou pour qui n’est pas trop familiarisé avec les langues latines autres que le français, je le traduis : "À Fabrizio Ceruso, révolutionnaire antifasciste de Tivoli tué le 8-9-1974 à 19 ans par la violence répressive de l’état bourgeois alors qu’il défendait les maisons occupées des travailleurs à San Basilio. Il restera toujours dans les luttes des ouvriers, dans la colère prolétarienne, une stimulation pour ceux qui luttent pour le communisme. Tivoli, le 8-9-1977".

 

 

Quand je parle de quartiers mal entretenus, je n’exagère pas. Ceci était un palais. Une plaque dit qu’il s’agit du Palazzo Bandini-Piccolomini, du seizième siècle. Or le 27 octobre dernier nous étions à Pienza, d’où était originaire un certain Eneo Silvio Piccolomini (1405-1464) devenu le pape Pie II dont je disais que c’était un humaniste distingué. Et puis aujourd'hui même, plus haut, je l'évoquais au sujet du château fort de Tivoli. Nous retrouvons ici le nom de sa famille, un siècle plus tard, près de la capitale des états pontificaux, sur un grand palais situé à 500 mètres du château fort. Mais aujourd’hui, dans quel état il est, ce palais !

 

 

 

Je termine avec deux photos (une église, une ruelle) prises en ville lors de notre longue balade. En effet, en cette période le jour a beau se lever tard et se coucher tôt, si les photos sont prises de nuit c’est que nous avons bien marché. Mais aussi le devoir nous appelle. Nous connaissons à Tivoli, pour l’avoir déjà fréquentée, une laverie libre-service qui ferme à 22h, et un bon sac de linge nous lance des appels. Lavage, séchage, et au moment où nous sortons de la laverie, la lumière s’éteint. 22 heures ? Déjà ? Vite, le plein d’eau au robinet de notre parking, et retour à Rome.

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